Tour du monde en solitaire par le Cercle Polaire aidé par son cerf-volant
Félicitation Mike
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Mike est de retour au Cap Nord, Norvège (point de départ et d'arrivée de son expédition), 27 mois plus tard, épuisé, mais en très bonne forme ! Il retrouve son épouse Cathy et ses 2 enfants "Je suis heureux d'être ici ! Après tout ce temps, c'est bon d'être de retour. J'ai parfois pensé que je n'y arriverais pas, mais je l'ai fait, et je suis fier de moi !" Mike a parcouru, seul, plus de 20 000 km, du Cap Nord au Groenland, du Nunavut à l'Alaska, puis à travers toute la Sibérie et retour au Cap Nord... Il a bravé le froid, la glace, le vent, les ours blancs, l'extrême solitude et la peur toujours présente, mais il a réussi.

Jeudi 20 octobre 2004, il a achevé son tour du monde par le cercle polaire arctique. Il était parti le 4 août 2002.


Lors de son voyage, Mike Horn a utilisé divers moyens de transport : un petit voilier, un kayak des mers, servant aussi de traîneau sur les terres enneigées ou glacées. Le globe-trotter est également équipé de skis et d'un traîneau spécial en kevlar pour le transport de son matériel (environ 200 kilos). Quand les conditions ont été bonnes, un cerf-volant l'a tiré et soulagé le poids du traîneau. A chacune des 10 étapes prévues (4 en mer et 6 sur la terre) Mike Horn a eu le soutien de son équipe logistique (contrôle du matériel et ravitaillement en nourriture, en batteries et en médicaments). Cette expédition est appelée : Arktos, du Grec antique "ours". En effet, la région arctique est, en fait, la zone où vivent les ours blancs, tandis que dans l'Antarctique, l'ours blanc n'existe pas.

 

 

     
 
  Récit de son aventure :

Cap Nord, jour du départ, dimanche 4 août 2002


Il était 15h15 lorsque Mike à passé la falaise abrupte du Cap Nord à l'extrême Nord de la Norvège. Le temps était agréable. La pluie s'était arrêtée et la luminosité avait quelque chose de particulier. Le bateau se dessinait distinctement dans les eaux noires de l'Océan Arctique et Mike, vêtu de rouge, était très visible pour sa famille et ses amis, qui le suivaient sur un bateau de pêche local.
Mike pourra naviguer jusqu'au Groenland puis jusqu'au Canada, sans risques de rencontrer des icebergs, son bateau en aluminium de 14 mètres étant parfaitement adapté pour l'Arctique. Une fois atteint le Groenland, Mike va laisser son bateau à l'équipe logistique qui le convoiera autour du Groenland en passant par le Sud. Pendant ce temps, Mike traversera la calotte glacière du Groenland à pied, à ski et avec sa luge et son cerf-volant.
Mike retrouvera son bateau sur la côte ouest du Groenland et naviguera jusqu'au Canada, le plus loin possible en direction de l'Ouest, sans pour autant prendre le risque d'être pris dans la glace. Le bateau retournera alors en Europe et Mike poursuivra à travers le Canada, l'Alaska, le détroit de Béring et la Sibérie à pied, à skis, en kayak en changeant évidemment son mode de transport en fonction des conditions climatiques et du terrain.
 
         
  1ère étape terminée - Mike arrive au Groenland - 17 août 2002 -
A 16h00, Mike est arrivé au port d'Angmagssalik sur la côte est du Groenland. C'est à Angmagssalik, un petit village Inuit de 1 200 habitants, que l'équipe logistique a pu retrouver Mike. "Ces derniers jours ont été stressants. De gros blocs d'icebergs ont fait leur apparition ainsi que le brouillard. Je ne voyais pas à 5 mètres. Je n'ai pas pu dormir pendant 4 jours, ça aurait été trop risqué !" Il a fallu 13 jours pour traverser la mer du Groenland depuis le Cap Nord jusqu'à la côte Est du Groenland, avec un vent Nord-Ouest et une vitesse moyenne de 6-9 nœuds. Mike va repartir dans quelques jours. Une fois sur la banquise, Mike espère pouvoir traverser relativement facilement. Grâce aux basses températures, les conditions de glace sont apparemment bonnes et si le temps le permet, il pourra utiliser son cerf-volant pour avancer.
 
     
 

Etape 2 - Mike Horn a terminé la traversée du Groenland - 13 septembre 2002 -

Aujourd'hui est un jour important, puisque Mike vient de terminer la traversée du Groenland à skis. Il est arrivé à son bateau, à Disko Bay, sur la côte Ouest seulement 17 jours après son départ de la côte Est. "La progression fut pénible au début. Heureusement j'ai trouvé une voie, qui m'a permis de monter à 3000 mètres d'altitude sur la calotte de glace. Ma luge pesait environ 100 kilos avec tout l'équipement et les rations minimums de nourriture.

Le mauvais temps a fait son apparition juste au moment où je suis arrivé sur la calotte glacière. Des vents violents, de la neige lourde et des températures très basses ont rendu ma progression extrêmement difficile. Après ce mauvais départ les conditions ont commencé à s'améliorer. Le vent a tourné et j'ai pu utiliser le cerf-volant pour me tracter sur mes skis. Quel plaisir de prendre enfin de la vitesse ! Avec mon cerf-volant, je pouvais facilement parcourir 60 kms par jour. Mon record a même été de 143 kms. Plus je parcourais une grande distance, plus j'avais de temps pour manger, c'était ma grande récompense."

 
 
         
  Le cerf-volant : efficace mais dangereux. Le cerf-volant de Mike est adapté aux conditions spéciales de cette expédition. En général, le cerf-volant peut tirer un homme à plus de 100km/h. Avec les conditions extrêmes du Grand Nord, Mike doit faire extrêmement attention quand il utilise son cerf-volant. Le terrain est irrégulier, la visibilité difficile et plus la vitesse est grande plus le risque de geler les mains ou le visage est grand. Mike utilise son cerf-volant pour se faire tirer au-dessus des blocs énormes de glace et pour réduire le poids du traîneau.

 

 

     
   

Etape 3 -
Après quelques jours de repos, l'étape 3 pourra commencer, à la voile en direction de l'ouest, en direction du Canada.
Le 30 septembre dernier, Mike a amarré son bateau à Nanisivik, un petit village sur la côte nord de l'île de Baffin. Il a atteint le point de non-retour car, derrière lui, la glace se formait.

Etape 4 - Mike Horn part à pied - 6 novembre 2002 -

Mike a parcouru 5 000 des 20 000 km au total de l'expédition. Depuis Nanisivik, il doit traverser à pied et à ski les Territoires du Nord-Ouest du Canada, en direction du détroit de Béring en Alaska. "Quand je suis arrivé à Nanisivik, il y avait trop de glace pour utiliser le kayak, mais elle n'était pourtant pas assez résistante pour que je puisse partir à pied. Je n'avais donc pas d'autres choix que de patienter quelques semaines. C'est la nature qui décide et je dois m'en accommoder et non m'y opposer." L'eau est maintenant gelée et la glace assez épaisse pour supporter le poids de Mike et de sa luge lourdement chargée avec l'équipement et le ravitaillement. Les locaux l'ont mis en garde, car les ours polaires utilisent aussi les passages sur la glace solide dans leur migration vers le sud, en quête de nourriture. Donc Mike doit rester continuellement en état d'alerte. "Eviter les ours polaires sera un peu comme esquiver les icebergs et les blocs de glace. Mon système de protection 'anti-ours' sera indispensable et il faudra être extrêmement prudent avec le stockage de la nourriture et pendant que je cuisine."

11 novembre 2002 Mike retourne à Arctic Bay !
C'est plutôt frustrant de devoir rebrousser chemin, mais vu l'état de la glace, Mike n'avait pas d'autres choix ! Les vents violents ont formé des crêtes de pression sur la glace. "Je me suis retrouvé en face de 300 mètres d'eau libre devant moi ! Les températures sont remontées à -15°C (ce que les locaux appellent un été tardif !). Nous avons juste besoin de quelques jours vraiment froids et sans vent et je pourrai repartir."

26 novembre 2002 - Mike Horn quitte Arctic Bay - 4ème étape (bis)
Durant presque deux mois, Mike a été bloqué à Arctic Bay en raison de températures inhabituellement élevées à cette période. Enfin, les températures ont chuté ces deux dernières semaines à -30°C et la couche de glace s'est épaissie.A midi aujourd'hui Mike a quitté Arctic Bay pour entreprendre sa marche à travers les territoires du Nord-Ouest du Canada.

 
         
  10 janvier 2003 - La tente et son contenu partent en fumée

De son campement il ne reste que des cendres. "Je n'ai rien pu faire. Je changeais la bouteille de fuel de mon réchaud et en dévissant la vis, le fuel sous pression s'est répandu partout dans la tente. La petite flamme qui restait sur le réchaud a suffit à mettre le feu à toute la tente en un éclair. Tout a été détruit à l'intérieur en quelques secondes. Ce fut si rapide, que la seule réaction que j'ai pu avoir, fut de me sauver moi-même ! Ma luge et son contenu sont tout ce qui me reste pour le moment. Mon sac de couchage est parti en fumée, ma veste duvet, mes cartes, ma balise Argos, tout ce qui était dans la tente ! Heureusement j'ai pu sauver mon téléphone et le GPS, ainsi j'ai pu appeler à mon ami à Arctic Bay qui a organisé les secours depuis Igloolik. J'ai construit un abri dans la banquise pour la soirée. L'attente sera longue avec uniquement un coupe-vent et quelques bougies pour me tenir chaud."
Une fois de retour à Igloolik, Mike pourra faire un bilan des dégâts et commencer à remplacer tout ce qu'il a perdu. Douze heures plus tard, Mike était toujours en train d'attendre les secours. Un avis de blizzard a été annoncé avec une température de -37 degrés pour ce soir.
   
         
 
 

28 février 2003 - Mike Horn arrive à Pelly Bay

Mike Horn est arrivé dans le petit village de Kugaaruk (aussi connu sous le nom de Pelly Bay), un petit village inuit situé sur la côte Ouest de la Péninsule de Simpson, au Canada. Mike a progressé à une moyenne de 15 kilomètres par jour, en se battant constamment contre la température qui oscillait entre -40°C et -60°C. ''On ne peut pas imaginer quelle vision extraordinaire c'est de voir les lumières d'un village après des jours et des jours de marche acharnée'', dit Mike joyeusement. ''Les gens de Pelly Bay étaient au courant de mon arrivée et sont tous sortis pour m'accueillir. Ce fut un moment très particulier.
Je n'avais jamais rencontré des températures aussi basses auparavant.

Arriver à la fin de la journée, c'était chaque fois comme franchir un nouvel obstacle… et quelle joie c'était de finalement se retrouver dans sa tente chaque soir, à l'abri des éléments très rudes. Ce fut vraiment une lutte pour la survie ! Je vais seulement me réchauffer quelques jours. Ça me permettra de guérir mes blessures. C'est impossible de ne pas avoir quelques signes de gelures, des ampoules et d'autres petits bobos après avoir marché dans ces conditions. Mon équipe logistique est là pour me réapprovisionner une fois encore en nourriture et vêtements propres. C'est super de voir des visages connus.''

 
         
  Etape 5 - Mike Horn atteint l'Alaska - 29 juin 2003

Mike a franchi la ligne de cuivre, qui représente la frontière entre le Canada et l'Alaska. Il a partagé ce moment important en compagnie de quelque 20000 caribous. "Ce fut un moment magique et la nature était là pour m'aider à fêter cet instant ! C'est incroyable de penser que j'ai finalement atteint l'Alaska. Il y a eu des moments où je pensais ne jamais y parvenir. Ce fut une énorme satisfaction de franchir cette ligne aujourd'hui. Le Canada m'a permis d'acquérir une énorme expérience - un test poussé à l'extrême ! Maintenant, l'été est là et la glace fond. La progression est plus facile avec 24 heures de jour et des températures plus élevées. Comme le détroit de Mackenzie était trop dangereux à traverser à pied, j'ai dû laisser ma luge pour prendre un kayak. Mais tout à coup il n'y a plus d'eau ! Deux jours avant de franchir la frontière de l'Alaska il n'y avait que de la glace et j'ai été contraint de tirer mon kayak comme si c'était une luge. La glace se reforme le long de la côte nord et je dois décider s'il faut abandonner mon kayak et continuer à pied." Les décisions à prendre sont cruciales à ce stade. Mike veut atteindre la côte ouest de l'Alaska avant la fin de l'été. Mike a finalement traîné son kayak sur la glace fondante et quand les conditions le permettaient, il a commencé à pagayer, a hissé sa voile et a progressé à un bon rythme - son record fut 67 km qu'il a parcouru le 16 juillet, le jour de son 37ème anniversaire.

 
 
         
  Etape 6 - Mike Horn quitte l'Alaska - 19 août 2003

Mike est arrivé à Point Hope le 13 août au matin. Il avait pris possession de son trimaran Corsair Marine de 24 pieds à Point Lay, à seulement 130 miles de Point Hope (16 heures de navigation). En arrivant à Point Hope, Mike a été accueilli par sa femme Cathy et ses deux filles, Annika et Jessica. Point Hope est le plus ancien village de chasse à la baleine existant sur le continent américain, la population locale a su charmer Mike et ses visiteurs par sa gentillesse. Ce village est le dernier dans lequel Mike mettra les pieds avant sa traversée du détroit de Béring et son arrivée en Sibérie. A Point Hope, il va traverser à la voile le détroit de Béring jusqu'en Sibérie et continuer son périple de 20 000 kms autour du Cercle Arctique.

     
         
 

Etape 7 - Mike Horn commence sa traversée de la Russie - 17 décembre 2003

"Il y une semaine maintenant, que je suis à Providenyia, et la seule belle journée fut celle de mon arrivée. Je considère que j'ai de la chance d'être arrivé avant le mauvais temps. Plus d'un mètre de neige est tombé ces 5 derniers jours avec un vent du nord très violent. Ce sont des conditions normales pour la mer de Béring, qui est un des océans les plus froids, les plus exposés au vent et les plus sujets aux tempêtes du monde.

Aujourd'hui, je commence mon trek. Mon équipement est paqueté et je suis prêt. Je vais monter au nord par la terre ferme en essayant de traverser les montagnes de Chukotka, pour arriver au bord de l'océan Arctique. C'est un détour de 600 km, mais ce n'est rien en comparaison des 10000 km qu'il me reste à faire avant de rentrer à la maison."

Etape 8 - Mike Horn arrive en Yakoutie - 7 mars 2004

Le 6 mars 2004, Mike est parti à pied de la base météorologique d'Ambarchik, à la frontière entre le Chukotka et la Yakoutie, les deux régions administratives les plus orientales de Sibérie. Il a parcouru plus de 16 000 km et il ne lui en reste plus que 4 000 Km. "Cela n'a pas été facile. J'en suis à mon second hiver Arctique, avec des températures moyennes de -50°C. J'ai eu des gelures assez sévères au visage mais après quelques jours de chaleur à Ambarchik, ça s'améliore un peu.

Je tire 160 kg de matériel sur ma luge et je parcours en moyenne 20 à 25 km par jour. C'est à nouveau la saison où les ours polaires sortent avec leurs petits, c'est donc une période durant laquelle je dois être tout particulièrement vigilant à ce qui se passe autour de moi. A Chokurdakh, j'espère retrouver mon équipe parce que j'ai un besoin urgent d'un réapprovisionnement en matériel et nourriture."

 
 
         
 
 

Etape 9 - Mike Horn quitte Noril'sk pour Murmansk -16 juin 2004 -

Mike reprend son itinéraire à partir du village de Dudinka. Plus que 2 950 km et Mike atteindra le Cap Nord "La Russie aura été une expérience incroyable. Après avoir enfin pu surmonter les difficultés bureaucratiques, j'ai pu avancer rapidement."
C'est le printemps maintenant dans l'Arctique. Les lacs dégèlent, la terre se transforme petit à petit en marais et les rivières recommencent à couler.

A ce stade, les rivières sont encore trop glacées pour que Mike puisse continuer en kayak et le terrain aussi est trop glacé, pour continuer à vélo ou à pied. Mike a décidé de ne pas s'arrêter. Pour le moment il va continuer à skis, en tirant sa luge derrière lui, se faisant aider par son cerf-volant, jusqu'à ce qu'il ne puisse plus avancer. "Je prévois mon arrivée au Cap Nord pour mi-septembre 2004, deux ans et un mois après la date de départ ! C'est un long parcours, mais quelle aventure ! Je me réjouis de rentrer à la maison !"

 
         
  21 septembre 2004 Mike Horn ne finira pas son tour du Cercle Polaire fin septembre !!!

Mike Horn est bloqué à Tobseda, Russie suite à des dégâts importants sur le bateau. Il ne peut pas comme prévu commencer sa dixième et dernière étape, du tour du Cercle polaire Arctique. Mike raconte : "Je me suis battu durant 4 jours non-stop pour essayer de sauver mon bateau. Il était amarré dans la baie, mais les vents étaient si violents que le bateau était chahuté dans tous les sens. Les trois ancres n'arrivaient pas à tenir le bateau en place. Les vents étaient simplement trop violents - je pense jusqu'à 80 km/h !!! Et moi, tout seul, je me suis battu autant que je le pouvais pour contrôler le bateau, mais ce fut impossible. Je n'ai pas dormi depuis 4 jours !" Après la réparation de la première fissure, Mike a constaté malheureusement d'autres dégâts sur le bateau, ne lui permettant pas de prendre la mer.
     
         
 
  Etape 10 -

Ne désirant pas attendre plus longtemps, sur la réparation de son Trimaran, Mike a décidé de faire à vélo la distance qui le sépare de la Norvège. Et il a franchi la frontière Norvégienne, le jeudi 13 octobre 2004. Il doit rejoindre une partie de son équipe logistique, qui lui a organisé le convoyage de son bateau réparé sur la côte Norvégienne. De là, il naviguera les quelques miles qui le sépareront de son point d'arrivée le Cap Nord.


Arrivée de l'expédition Arktos - Jeudi 20 octobre -


Le défi le plus difficile entrepris par Mike Horn jusqu'ici :
Un tour du monde en solitaire et non-motorisé par le cercle polaire en 809 jours
20 000 Km autour du Cercle Artique
10 000 Km à travers la Sibérie
Des températures extrèmes de -70°C à +15°C
200Kg de matériel sur son traîneau